19 Nov La coloration naturelle a le vent en poupe !
La qualité et les techniques de coloration végétale s’améliorent de jour en jour. A faire soi-même ou dans un salon de coiffure spécialisé, elles doivent, pour répondre à de nombreux critères. En effet, les colorations naturelles doivent préserver la santé du cheveu, de l’organisme et de la planète, mais aussi et surtout donner des résultats esthétiques satisfaisants. Un programme chargé…
De quoi sont faites les colorations végétales
La fabrication de couleurs végétales se fait à partir de poudres, d’extraits de plantes, de racines et de feuilles qui sont issues de l’agriculture bio et/ou de cueillette de plantes sauvages.
La coloration végétale tire ses pouvoirs des colorants naturels et des plantes tinctoriales solubles dans l’eau.
Elles représentent une excellente alternative pour celles et ceux qui souhaitent se colorer les cheveux sans les agresser.
Souvent utilisées à des fins médicinales, les plantes tinctoriales sont aussi de véritables soins pour les cheveux. En effet, les pigments de ces plantes ne modifient pas la structure du cheveu.
Le principe est simple ; les colorants végétaux ne pénètrent pas dans la tige à l’instar des molécules chimiques. Les pigments végétaux entourent la fibre capillaire, lissent et ferment les écailles et gaine la tige entraînant même à terme un épaississement du cheveu.
Se forme alors, à moyen et long terme, une gaine de protection qui agit comme un véritable bouclier contre les agressions extérieures. Ainsi, les pigments du cheveu ne sont pas attaquer ni dissouts pour être remplacés par des pigments chimiques qui à terme ternissent, cassent et dévitalisent le cheveu.
Les pigments ou colorants des plantes tinctoriales possèdent une forte affinité avec la kératine des cheveux, elles sont particulièrement bien tolérées par le cuir chevelu et par l’organisme en général.
Elles sont également recommandées aux femmes enceintes contrairement aux colorations chimiques et on les indique particulièrement aux femmes qui se plaignent d’une chevelure trop plate et peu volumineuse ainsi qu’à toutes personnes ayant un terrain allergique important.
D’autre part, les colorations végétales ne sont pas aussi fugaces qu’on le croit, elles s’estompent simplement de manière uniforme au fil des shampoings, il est certain qu’elles auront une meilleure tenue sur cheveux naturels que sur cheveux déjà teints.
Pour ces derniers, mieux vaut consulter un spécialiste qui opèrera une détoxication du cheveu avant la coloration naturelle.
Pour les teintes bleues ont utilisera de l’Indigotier ou des feuilles de pastel. Les teintes brunes à noires sont obtenues avec des arbres comme le campêche ou l’acacia à cachou. Les teintes jaunes sont assurées par la gaude – une plante jaune – ou des épices comme le safran et le curcuma. Les rouges à bruns sont induits par la garance, le henné, l’orseille, le sorgho ou encore le roucou (liste non exhaustive).
Le processus de fabrication des colorations végétales
Les plantes sont broyées et moulues comme de la farine pour mettre à nue les molécules responsables de la coloration. La mixture, différente pour chaque marque, doit la plupart du temps être émulsionnée avec de l’eau bouillante afin de produire une pâte onctueuse et avant d’être appliqué (le plus chaud possible) sur le cuir chevelu et les longueurs capillaires.
Au fur et à mesure des colorations, le cheveu gagne en épaisseur et en qualité.
Une fois la couleur posée il est intéressant d’emballer la chevelure dans un cellophane doublé d’un linge chaud. Plus la chevelure sera exposée à la chaleur et mieux les pigments naturels pourront se fixer sur la tige.
Pour ce faire les coiffeurs utilisent le casque à chaleur ou à vapeur pour accélérer la prise, à domicile on peut remplacer la source de chaleur par le sèche-cheveu directement sur le linge. Il faut cependant noter que la pose d’une coloration végétale est 2 fois plus longue (40 minutes à une heure trente) qu’une coloration classique (20 à 40 minutes).
La coloration végétales est-elle faites pour vous ?
On a souvent entendu dire que les colorations naturelles ne couvraient pas les cheveux blancs, aujourd’hui ce n’est plus très vrai, car les techniques ont largement évolué.
Après des années d’essais, d’expériences et de persévérance, les laboratoires ont mis au point des formules plus intensives qui sont capables de couvrir les cheveux blancs. Seul, inconvénient, majeur, il faut le dire ; il est souvent nécessaire d’opter pour des teintes très foncées pour couvrir les cheveux blancs et cela ne convient pas toujours.
Les châtains clairs sont mal servis en matière de coloration capillaire naturelle. Les temps de pose sont plus longs en fonction du pourcentage de cheveux blancs. Mais l’opération est envisageable et la tenue du pigment soit moins durable qu’une coloration classique. Elle permet cependant d’éviter la barre de repousse (l’effet « racines » qui apparaît avec la repousse), car les couleurs naturelles se fondent avec la couleur de base en ton sur ton.
Aussi, les grands écarts de coloration sont à éviter pour aller vers la couleur désirée en étapes successives et de façon moins radicale que la couleur classique qui peut elle absorber une différence de ton plus grande que le naturel.
Notons cependant qu’il reste une opération encore impossible à réaliser avec des pigments végétaux, celle de passer du brun au blond. En effet, éclaircir des cheveux foncés pour les rendre blonds nécessite obligatoirement une réaction chimique agressive.
Dès lors, une petite alternative s’offre à la consommatrice, il s’agit de mèches à l’argile éclaircissantes qui donnent de très beaux reflets clairs, mais uniquement possibles en salon de coiffure.
L’entretien d’une coloration végétale
En moyenne une couleur classique se refait chaque mois, car l’effet racine se fait déjà visible au bout de trois semaines. Cela va également dépendre bien sûr de la vitesse de repousse (différente sur chaque personne) et de la couverture de cheveux blancs.
Mais très souvent on voit dans le naturel le délai repousser à deux mois, car les cheveux restent brillants plus longtemps et résistent mieux au temps, au soleil et aux agressions externes.
Cela permet de réduire la fréquence à partir du moment où la toxicité du cheveu a été dégagée par des soins types masques d’argiles pour dissoudre la masse de colorants industriels.
Il sera nécessaire d’appliquer des plantes tinctoriales plusieurs mois de suite, voire une petite année avant d’en juger véritablement le résultat. En effet, une coloration naturelle ne peut être jugée après une seule application et particulièrement si le cheveu a subi des années de traitements chimiques.
Le délai d’une année est vraiment raisonnable pour permettre à la chevelure de se détoxifier et de reprendre ses forces vives.
Un résultat beaucoup plus naturel et moins de substances toxiques
Ce qui est particulièrement enviable après une couleur naturelle c’est qu’il n’y a pas d’effet casque, le résultat est très transparent avec une luminosité naturelle qui ne s’obtient qu’avec des formules naturelles.
Pas d’effets charbonneux qui mettront plusieurs shampoings à dégorger.
C’est doublement appréciable, car la coloration des cheveux n’est pas un acte anodin, on sait aujourd’hui que ce qui pénètre dans la tige pénètre aussi dans le sang. Voilà donc un excellent moyen de limiter les intrants chimiques par une solution qui présente de multiples avantages santé et beauté sur le moyen et long terme.
Notons également que quand une couleur est rincée, que ce soit chez soi ou dans un salon de coiffure, tous les composants chimiques rejoignent les eaux usées et vont polluer les nappes phréatiques, les rivières et agir sur la faune et la flore avec les conséquences désastreuses que l’on connait.
Préserver l’eau du réseau c’est aussi préserver l’eau que l’on boit, c’est un acte citoyen qui respecte l’ensemble de la population locale. Les couleurs végétales présentent des plantes qui se diluent dans l’eau du réseau, la nature retourne à la nature.
Combien coûte une coloration végétale ?
En termes de tarifs, les colorations végétales sont 10 à 15% plus chères qu’une coloration classique. Mais la question du prix n’est pas le critère principal pour ceux et celles qui ont compris que la préservation de la santé n’en avait pas !
Aussi, quand la personne est naturelle jusqu’au bout des cheveux son choix s’inscrit en général dans une démarche globale (alimentation, cosmétiques, entretien ménagé….). C’est pourquoi il est important d’accompagner la coloration naturelle par des shampoings et après shampoings qui s’inscrivent aussi dans une lignée bio et naturelle.
En effet, les gammes chimiques comportent des actifs incompatibles avec les plantes tinctoriales et qui iraient à l’encontre des réactions désirées les semaines suivant la coloration. Ici les gammes bio est naturelles sont particulièrement adaptées et recommandées pour maintenir un bon niveau d’hydratation et de nutrition.
Certaines marques naturelles proposent également des produits capables de protéger la couleur des agressions prévisibles de l’eau de mer, du soleil et des piscines.
En conclusion, si vous avez entre deux couleurs, les cheveux ternes, cassants, avec une chevelure qui s’emmêle facilement et qui vous fait parfois l’effet d’une botte de paille, c’est qu’il est grand temps de passer aux colorations végétales.
Carol Cassone